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Yann Le Louarn

Polémiques autour de la méthanisation : ne mélangeons pas tout !



Méthanisation en agriculture

La Fédération Bretagne Nature Environnement (FBNE) s'oppose à la filière de méthanisation et met en avant plusieurs arguments : la méthanisation "ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre (GES)" ;

  • elle "soutient voire développe un modèle agricole intensif" ;

  • elle "induit des risques sanitaires pour les utilisateurs et pour les riverains" ;

  • elle "constitue un aspirateur à déchets, contraire au principe de réduction des déchets".


Notre expert vous présente sa vision sur la filière de méthanisation.

Commentaire d'expert

Par Yann LE LOUARN :


Yann LE LOUARN

Dans le cadre des exploitations agricoles, la méthanisation présente de nombreux avantages tant pour recycler les déchets que pour produire des amendements pour les sols, tout en produisant de l’énergie.


Si les solutions de méthanisation à la ferme représentent une vraie opportunité pour les agriculteurs, avec un digestat de qualité et un complément de revenu lié au biogaz, on peut s’interroger sur la pertinence du déploiement d’usines, parfois surdimensionnées, construites et exploitées par de grands groupes industriels (Vinci, Suez, Véolia …). Les déchets qu’elles utilisent, souvent issus de centres de tri, produisent un compost (digestat) de basse qualité qui se retrouve trop souvent enfoui – ou qui, épandu dans les champs, peut soulever des problèmes comme ceux mentionnés dans l’article (présence de polluants).


La multiplication des méthaniseurs industriels, mais aussi les exigences de rentabilité parfois difficiles à satisfaire, imposent aux exploitants une frénésie de recherche des matières et coproduits à meilleures propriétés méthanogènes. Cette recherche se traduit par l’arrivée de gisements constitués par des coproduits qui pourraient, pourtant, être envoyés dans de meilleures filières (tant au niveau économique qu’environnemental).

Va-t-on voir, dans l’avenir, des cultures végétales spécialement produites pour alimenter les méthaniseurs … ?


Ne répétons pas le scénario de l’éthanol qui se voulait être LA solution de substitution au carburant (et qui nécessitait in fine de dédier des surfaces de cultures colossales pour atteindre ce but).


Après les décharges et les centres de tri, les méthaniseurs de grandes dimensions viennent compléter les dispositifs des grands acteurs du déchet. Les contraintes économiques de ces unités et la stratégie de leurs gestionnaires risquent néanmoins de diminuer fortement leur valeur ajoutée.


N’oublions pas que, pour les producteurs de déchets et coproduits végétaux, la performanceéconomique et environnementale passera, d’abord, par l’évaluation de toutes les filières disponibles, pour retenir à la fin, les plus pertinentes proposées par l’ensemble des acteurs de l’économie circulaire (amendements, agroalimentaire, alimentation animale, paillage et produits naturels de traitement, cosmétique, nutraceutique …).


Donc, à côté et indépendamment des débats écologiques, le traitement en méthanisation doit être considéré comme une filière parmi d’autres, voire une filière de dernier recours quand les autres filières à plus haute valeur ajoutée auront été écartées du champ des possibles !


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